La terre est une rencontre, sans doute la plus belle parmi toutes celles qui ont jalonné ma vie artistique, au contact d’univers et de matières très différents.
Née sur une terre Africaine de parents créatifs et passionnés, j’ai baigné dans une ambiance particulière dès mon plus jeune âge, et me suis laissée portée par une curiosité hyperactive qui continue de nourrir mes journées (et parfois mes nuits !) avec une intensité portée par l’émotion.
En ce sens, la terre me « parle » davantage que toutes les activités créatives qui m’ont jusque là inspirée et auxquelles je continue par ailleurs de consacrer du plaisir et du temps- parce qu’elle offre une multiplicité d’expressions, de sensations que je bouscule sans cesse, entre une recherche d’équilibre et une volonté de déstructure.
J’aime créer en terre « brute », sans fioriture. Aborder les choses de manière primitive, irrégulière et imparfaite, unique et chaque fois différente. J’aime laisser libre cours à mon imaginaire, aux émotions qui habitent certains moments de mes journées, à mon humeur, et je laisse alors la terre s’exprimer sous mes doigts.
Mais j’aime également travailler l’argile au tour…
Ce sont alors de toutes autres sensations qui m’habitent, presque méditatives : la terre se centre, se concentre, s’équilibre, les gestes deviennent attentifs, patients mais conscients, à la recherche d’une harmonie « lisse » et proportionnée.
Ce cheminement créatif vers la céramique, même porté par une sensibilité artistique ancienne, n’est toutefois pas un choix absolu . Un longue et très douloureuse expérience dans l’autre monde professionnel m’y a menée, par nécessité vitale de retrouver un ancrage paisible, d’exister selon des valeurs humaines et personnelles qui me ressemblent et de rendre du sens à des journées qui n’en n’avaient plus.
L’espace au creux duquel je travaille aujourd’hui est à l’image du désir de protection et de paix que j’ai eu besoin de construire… pour commencer à me reconstruire.
Mon atelier s’est donc installé dans une petite cité médiévale du Gard, le village de Sauve dont je suis tombée amoureuse il y a quelques années. Il a pris corps au creux d’une petite cave voutée pleine d’histoires et de mémoire…
Pour me contacter, pour toute question, pour tout partage, pour toute émotion, vous pouvez m’écrire à : nat@gkoceramique.com
Nathalie Marinier-Julien